A Rungis, l’appétit grandit pour le numérique
Des grossistes en carcasses aux fleuristes, les « enfants de la halle » jonglent désormais avec une batterie d’outils numériques, que ce soit pour gérer leur entreprise, faciliter les relations avec leurs clients ou vanter leur savoir-faire.
Ils se sont levés tôt. Très tôt. Assez pour avaler à 8 heures, sans se pincer, steak, huîtres, camembert et pain frais. Rungis a sa digestion que l’horloge biologique commune ignore. Les grossistes, des estomacs taillés pour le métier. Ceux attablés ce matin de novembre à l’étage du pavillon des viandes ont tombé les blouses imprégnées des odeurs de la nuit. Dehors, les 38 tonnes filent vers la capitale.
Entre deux lampées de beaujolais, la discussion roule sur des voies plus abstraites. Le dernier livre de l’économiste Jean Tirole, la stratégie de Facebook, l’intelligence artificielle… « Bah oui, balance le fromager, faut pas nous prendre pour des ploucs ! »
Le Monde – 07 décembre 2017