Pour s’imposer, elle a dû jouer les surhommes.
En 2008, lorsque Marie Rivenez reprend le commerce en gros de « bidoche » après le décès de son père, elle découvre le milieu misogyne du marché de Rungis (Val-de-Marne). A 31 ans, la voilà responsable de 65 salariés, dont 58 hommes ! Et cette intellectuelle, docteur en sciences cognitives, se heurte à un milieu hostile : « J’ai souffert ! » se souvient-elle en racontant les regards insistants des hommes, ses décisions systématiquement contredites en réunion, etc.
Elle s’accroche.
Tous les soirs, elle enfile un jean, passe la nuit sur le site de production à Rungis de 22 heures à 9 heures : « Je voulais montrer que je pouvais bosser comme un homme, et même deux fois plus. » Peu à peu, elle obtient la reconnaissance de ses troupes et recommence à porter des talons sexy. « Aujourd’hui, j’ai fait mes preuves. On me respecte », dit-elle, heureuse. Depuis 2010, le chiffre d’affaires de son entreprise a augmenté de 20 %. Elle espère atteindre dans deux ans les 100 M€ de chiffre d’affaires.
Le Parisien | 08 Mars 2014, 07h00