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Auteur/autrice : Fanny Dupas

Des solutions technologiques innovantes afin d’exploiter au mieux le big data

La profusion d’informations disponibles sur des éléments précis a donné naissance au big data. Découlant de cette approche, l’analyse prédictive permet d’exploiter une immense quantité de données collectées par les organismes auprès de leurs marchés ou de leurs clients. Ces dernières utilisent les analyses prédictives afin de découvrir des patterns statistiques impulsés par un événement ou une saison, et d’optimiser les processus internes. Pour faire simple, les analyses prédictives se basent sur le passé pour fournir des informations nouvelles qui influent fortement sur la rentabilité d’une entreprise.

En effet, l’analyse prédictive joue un rôle grandissant dans tous les secteurs. Frédéric Waeber et Marie Rivenez expliquent précisément de quoi il s’agit et dans quelles industries l’utiliser, mais aussi dans quelle optique. L’un des principaux objectifs du big data est de permettre les prises de décisions efficaces sur la base de données fiables et actualisées grâce à l’analyse prédictive. Outil de compétitivité et point différenciant de l’acteur agroalimentaire GRG SA, cette méthode permet de tracer les grandes évolutions et les tendances à venir.

À l’opposé des présages flous des boules de cristal, l’analyse prédictive révèle les corrélations entre les informations avec une précision extrême. Elle permet également de formuler des prédictions qui pourraient impacter les habitudes des consommateurs avec une forte probabilité, le tout en se basant sur les changements qui se dessinent ainsi que sur les données historiques. Une telle procédure offre aux entreprises un réel potentiel en termes de bénéfices, notamment dans la fidélisation des clients.

Fort de son expérience, Insynium a eu l’opportunité de démontrer les prouesses de ses technologies en travaillant pour différents secteurs d’activité, dont l’agroalimentaire. Spécialiste de la transition numérique des entreprises, la société accompagne les clients dans le traitement d’un volume important de données par le biais d’outils organisationnels et technologiques novateurs. Son objectif est clair : créer de la valeur ajoutée, piloter la performance, augmenter les gains de productivité pour multiplier le chiffre d’affaires.

Le Tête à Tête Décideurs BFM – 14 juin 2018

Le Monde – Rungis

A Rungis, l’appétit grandit pour le numérique

Des grossistes en carcasses aux fleuristes, les « enfants de la halle » jonglent désormais avec une batterie d’outils numériques, que ce soit pour gérer leur entreprise, faciliter les relations avec leurs clients ou vanter leur savoir-faire.

Ils se sont levés tôt. Très tôt. Assez pour avaler à 8 heures, sans se pincer, steak, huîtres, camembert et pain frais. Rungis a sa digestion que l’horloge biologique commune ignore. Les grossistes, des estomacs taillés pour le métier. Ceux attablés ce matin de novembre à l’étage du pavillon des viandes ont tombé les blouses imprégnées des odeurs de la nuit. Dehors, les 38 tonnes filent vers la capitale.

Entre deux lampées de beaujolais, la discussion roule sur des voies plus abstraites. Le dernier livre de l’économiste Jean Tirole, la stratégie de Facebook, l’intelligence artificielle… « Bah oui, balance le fromager, faut pas nous prendre pour des ploucs ! »

Le Monde – 07 décembre 2017

Marie Rivenez, sur le carreau de Rungis

Dans l'urgence, cette scientifique de formation a remis sur les rails l'entreprise familiale de viande en gros.

Sur la table de réunion, une gousse d’ail et du persil destinés à parfumer la tête de veau qui mijote. Il est 7 heures chez GRG, leader de la viande en gros du marché de Rungis.

Comme chaque matin, son PDG, Marie Rivenez, 39 ans, achève sa tournée du carreau où plus d’une vingtaine de commerciaux de GRG discutent en direct avec les bouchers et les restaurateurs du prix d’un millier de carcasses de bœufs, porcs, moutons.

Seule femme dans un monde d’hommes, vêtue comme les autres de la blouse et de la casquette blanches des bouchers, elle serre les mains, juge la qualité de la viande, hume l’ambiance dans le froid vif, observe la ronde des camionnettes sur le quai de livraison. «Tout se joue entre minuit et 7 heures du matin, dit-elle. C’est ici que se construisent les prix. GRG, avec 88 millions d’euros de chiffre d’affaires et 70 salariés, est la référence en matière de viande d’exception. Mille huit cents clients nous font confiance.»

Le Figaro – 18 octobre 2017

Femmes entrepreneures : comment et quand rejoindre un réseau ?

Les réseaux féminins ont le vent en poupe, portés par une époque qui lutte en faveur de l’égalité hommes-femmes dans les sphères professionnelles. Cependant, au-delà de leur aspect 100 % féminin, ils présentent des caractéristiques et répondent à des objectifs très divers. Quels sont donc les critères à considérer pour choisir le réseau le plus pertinent auquel adhérer ?

Le critère primordial : se sentir bien et acquérir une approche encore plus stratégique !

La palette des « services » proposés par les réseaux féminins (mentoring, entraide, partage de bonnes pratiques, financement…) est infinie, ainsi que leur périmètre d’action (secteur d’activité, métier, région…). Il faut donc, avant d’en intégrer un ou plusieurs pour développer son activité, clarifier ce que l’on recherche soi-même. Cela dit, « on a aussi le droit d’en tester plusieurs et voir ensuite », estime Céline Domino, coordinatrice réseau de l’association Femmes de Bretagne. Car, insiste-t-elle, « le plus important, c’est de se sentir bien. »

Les Echos entrepreneurs – 13 octobre 2017

Les secteurs qui attirent le plus les femmes entrepreneures

Trop peu de femmes se lancent dans l’entrepreneuriat. Et avec trop peu d’ambition. L’arrivée d’une nouvelle génération portée par le numérique peut changer la donne. À condition que les acteurs institutionnels et privés leur apportent aide et soutien. C’est tout l’objet du programme #ConnectHers lancé par BNP Paribas.

L’entrepreneuriat féminin : un enjeu de croissance majeur

70 % des entreprises françaises sont créées par des hommes, 30 % par des femmes. Cette donnée brute éclaire parfaitement l’inégalité homme/femme face à l’entrepreneuriat. Elle ne reflète cependant que partiellement la réalité marquée par des déséquilibres encore plus criants. « La très grande majorité des femmes entrepreneures dirige des TPE, des structures inférieures à 10 salariés », explique Sandra Jeudy-Arnould, Directrice Centre d’Affaires

Les Echos entrepreneurs – 13 octobre 2017

Jean-Christophe Prosper dans LePoint.fr

LePoint.fr a rencontré Jean-Christophe Prosper, artisan boucher à Paris et conseiller pour GRG-Maison des Viandes à Rungis. Alors que les polémiques sur la qualité de la viande se multiplient, Jean-Christophe Prosper nous a expliqué sa charte qualité.

Marie Rivenez, grossiste à Rungis

A la tête de GRG depuis dix ans, Marie Rivenez a réussi le pari audacieux de reprendre derrière son père, Alain, fondateur de l’entreprise.

Il y a d’abord eu Alain Rivenez, personnalité incontournable du pavillon des viandes de Rungis. Jeune, il arpente les Halles Centrales de Paris. Son père qui y travaillait en tant que caissier arrive à le faire entrer dans la société dans laquelle il est salarié. Alain Rivenez commence par transporter les veaux et grâce à son excellent relationnel, gravit petit à petit les différents échelons. Il passe manutentionnaire, fend le veau, devient commis, aide à la vente et travaillera également chez Paul Dru.

Dans les années 1980, il décide de se mettre à son compte et crée son entreprise, GRG, qui voit le jour en 1984. Au départ, il n’y a que deux rayons : l’agneau et bien entendu, le veau, qui demeure la grande spécialité d’Alain Rivenez, en bon Corrézien d’origine.

La société de M. Rivenez s’agrandit rapidement, si bien qu’au début des années 2000, pas moins d’une soixantaine de salariés y travaille.

Une belle réussite pour le gamin des Halles devenu l’un des grossistes les plus importants et les plus respectés de Rungis. Marie grandit dans cet univers, elle suit son père aux abattoirs et l’été travaille sur le MIN. Pourtant rien ne la destine à prendre la relève. En effet, elle entame des études de psychologie, obtient son doctorat en 2005 puis travaille comme chercheur dans l’armée.

Mais le décès brutal d’Alain Rivenez en 2003 entraine une période de flottement pour l’entreprise qui commence à perdre des parts de marché. A l’époque, certains salariés quittent GRG et Marie, alors âgée de trente ans, décide de reprendre le flambeau de son père pour que l’entreprise familiale ne tombe pas dans des mains étrangères. Les premiers mois sont très difficiles.

Marie doit tout apprendre ou presque.

Le langage de Rungis d’abord. La viande ensuite. Elle doit aussi s’imposer dans un milieu très masculin et faire face aux attaques qui sont monnaie courante. Il faut également pallier au départ en retraite de plusieurs salariés.

Mais elle tient bon et redresse l’entreprise.

Alors que son père s’était attaché à offrir une palette de références aux clients, en diversifiant les produits afin de répondre au mieux à la demande et à créer un service de transport, Marie cherche quant à elle à développer la relation de proximité avec ses clients restaurateurs et bouchers. Elle revoit également la gestion de l’entreprise si bien qu’aujourd’hui, elle réalise un chiffre d’affaires annuel de 90 millions d’euros pour un portefeuille de 1800 clients et 300 fournisseurs. Marie Rivenez est déjà tournée vers l’avenir et réfléchit à ce que seront les grossistes de demain.

Selon elle, il faut développer au maximum l’aspect « service ».

Pour cela, elle a lancé une enquête d’opinion pour mieux comprendre leurs attentes. Elle pense qu’il est également primordial d’attraper le train des nouvelles technologies pour sa profession qui reste certes traditionnel, mais à une époque où les bouchers et restaurateurs sont de plus en plus connectés. Optimiser au mieux la gestion des stocks, anticiper ce que les gens vont consommer, en fonction de la météo ou de l’actualité, voici les grands défis qui attendent les grossistes de demain.

Pour Marie, travailler à Rungis est passionnant, le marché est un monde à lui tout-seul, on se connaît, on se fréquente et ce qui fait l’union entre tous les acteurs c’est la relation autour d’une valeur commune, le plaisir, l’épicurisme, la table, à travers un langage.

Un des grands atouts de Rungis, c’est qu’on y trouve tout ce qu’on veut. Marie Rivenez reste très attachée à la démarche de qualité mise en place par son père et qu’elle poursuit aujourd’hui. La blonde d’Aquitaine, la parthenaise, le porc noir de Bigorre, l’agneau de prés-salés, mais aussi le veau sous la mère (qui reste un des produits phares des Rivenez), sont parmi ses musts. Certains de ses commerciaux ont aussi des élevages de Charolaises. Elle fournit les plus grandes tables, de célèbres bouchers, mais aussi des bistrots parisiens.

Pour Marie, en faisant le choix de la qualité, tout le monde y trouve son compte, qu’on soit éleveur, grossiste, boucher ou consommateur. Les éleveurs qui travaillent dans cet esprit vertueux ne sont pas à plaindre et la chaine de « l’étable à la table » a un bel avenir tant qu’on restera dans un modèle qualitatif analyse-t-elle.

La battante

Marie Rivenez, Docteur en psychologie, elle est la locomotive du pavillon des viandes à Rungis.

Comment s’imposer en milieu hostile ? C’est à cette question que Marie Rivenez se retrouve confrontée quand, en 2008, cette chercheuse en psychologie cognitive dans un laboratoire militaire décide de prendre la direction de l’entreprise créée par son père, décédé cinq ans plus tôt : un grossiste en viande du marché de Rungis.

La société de 70 salariés commence en effet à péricliter. La jeune femme veut reprendre l’affaire en main, la redresser et la développer. « À tout juste 30 ans, je me suis retrouvée seule femme chef d’entreprise dans un milieu d’hommes beaucoup plus âgés que moi », raconte-t-elle. Si elle en rit aujourd’hui, on comprend vite qu’au début, elle a passé de bien mauvais moments. Moquée, dénigrée, et même visée par des manœuvres d’intimidation.

SES TROIS SECRETS

« Se montrer tenace »
« Apprendre sur le tas »
« Ne pas être trop directe »

Rien sans confiance

« Mes concurrents ne me donnaient pas six mois et espéraient bien récupérer des parts de marché », retrace-t-elle. Aujourd’hui la patronne du pavillon des viandes, c’est elle, même si elle ne le dira jamais de cette façon. « Le chiffre d’affaires est passé de 15 à près de 90 millions d’euros », explique celle qui dit avoir obtenu « une certaine reconnaissance sur des critères de réussite objective ».

Avec 21% de parts de marché, GRG est la plus grosse structure de Rungis dans sa spécialité. « Le plus dur a été d’entrer dans la logique de l’entreprise, admet l’auteure d’une thèse sur la perception de la parole. Ce qui m’a le plus manqué au début, c’est le langage des affaires. »

Il lui a fallu acquérir les codes de Rungis. « Une négociation, c’est un peu comme un tango, l’un prend le pas sur l’autre, ensuite c’est l’inverse, on se touche, on se tient par la main, on se tape sur l’épaule, on serre le bras. C’est particulier. ».

Comment se mettre au niveau ? D’abord, en occupant le terrain. « Au départ j’étais là tout le temps de 3 à 10 heures du matin. » Parce que dans ce métier, tout s’apprend « sur le tas » et rien dans les livres. Ensuite, l’école de la patience. « Ce qui m’a porté préjudice, parfois, c’est de dire les choses de façon un peu trop directe, analyse Marie Rivenez. J’ai appris à passer plus de temps à écouter les gens, parce que ça crée du lien social et de la confiance. Or on ne peut réussir sans la confiance. » Enfin, en trouvant un allié. « J’ai pu m’appuyer sur quelqu’un avec qui je travaille encore, et qui a aujourd’hui 68 ans : éleveur et commercial à Rungis. C’était important de pouvoir parler à quelqu’un, car je me posais tout le temps des questions. »

Prochaine étape : le big data

Le reste est venu plus naturellement : élargir la gamme de produits, s’assurer d’un nombre suffisant de fournisseurs pour répondre à la clientèle, créer un site internet. Mais aussi faire le ménage parmi les clients pour réduire les impayés, passés de 300 000 euros par an à 50 000 en 2014. Pour l’avenir, Marie Rivenez pense au big data : avec 200 fournisseurs, 1 800 clients, 15000 tonnes de viande vendues par an, 1 500 références, « il y a de la donnée », constate la scientifique. Des projets, elle n’en manque pas. « Je n’étais pas sûre d’être à la hauteur, mais je m’étais interdit d’échouer », confie-t-elle. Fière d’avoir tenu bon.

Anne-Marie Rocco

Marie Rivenez, une « dure » sexy à Rungis

Pour s’imposer, elle a dû jouer les surhommes.

En 2008, lorsque Marie Rivenez reprend le commerce en gros de « bidoche » après le décès de son père, elle découvre le milieu misogyne du marché de Rungis (Val-de-Marne). A 31 ans, la voilà responsable de 65 salariés, dont 58 hommes ! Et cette intellectuelle, docteur en sciences cognitives, se heurte à un milieu hostile : « J’ai souffert ! » se souvient-elle en racontant les regards insistants des hommes, ses décisions systématiquement contredites en réunion, etc.

Elle s’accroche.

Tous les soirs, elle enfile un jean, passe la nuit sur le site de production à Rungis de 22 heures à 9 heures : « Je voulais montrer que je pouvais bosser comme un homme, et même deux fois plus. » Peu à peu, elle obtient la reconnaissance de ses troupes et recommence à porter des talons sexy. « Aujourd’hui, j’ai fait mes preuves. On me respecte », dit-elle, heureuse. Depuis 2010, le chiffre d’affaires de son entreprise a augmenté de 20 %. Elle espère atteindre dans deux ans les 100 M€ de chiffre d’affaires.