Le stockage du méthane chez les ruminants a-t-il encore des secrets pour vous ?

Les ruminants – bovins, ovins, caprins – ont pour spécificité de pouvoir digérer l’herbe, valorisant ainsi des terrains non labourables. En effet, ces animaux possèdent dans leur rumen (un de leurs 4 estomacs) des bactéries qui dégradent la cellulose : une fibre très solide des végétaux. Cette fermentation naturelle produit du méthane qui est émis par éructation. Or, le méthane est un gaz qui contribue à l’effet de serre. Il correspond à 5 % des gaz à effet de serre émis en France.

Fort heureusement, en contrepartie, l’herbe des prairies, consommée par les ruminants (60 à 80% de leur alimentation), capture le CO2 de l’air et le convertit en glucides (tissus végétaux) grâce à la photosynthèse. Lorsque les végétaux fanent, ce carbone est intégré et stocké durablement dans le sol des prairies. Au final, la majeure partie du méthane que les vaches rejettent, est compensée par le stockage de carbone dans le sol des prairies qu’elles pâturent.
L’élevage de ruminants permet donc de conserver au niveau national 11 millions d’hectares de prairies permanentes qui, si elles étaient labourées, relâcheraient une grande quantité de carbone dans l’atmosphère (1000 kg de carbone par hectare et par an).

Alors, convaincu des vertus des ruminants pour l’environnement ?

Production et renouvellement des métiers de la filière viande

Au coeur de ce sujet, il s’agit de maintenir le potentiel de production français et de favoriser le renouvellement des générations. Une filière d’autant plus majeure lorsque l’on prend conscience que l’agriculture et l’agroalimentaire sont essentiels à la sécurité alimentaire de notre pays.

En France, environ 80 % des viandes bovine, caprine et de veau consommées sont produites en France (44 % seulement pour la viande ovine). Toutefois ces filières connaissent des difficultés : le cheptel diminue, les installations d’éleveurs ne compensent plus les départs, les entreprises d’abattage subissent de nombreuses distorsions de concurrence en Europe, etc. L’enjeu est de pouvoir encore fournir aux consommateurs une viande française, de qualité, respectueuse des animaux et de l’environnement.

Dans ce contexte, la filière ovine a imaginé le plan Inn’ovin.
Plus concrètement, il s’agit à travers ce programme de permettre l’installation de davantage de production ovine et laitière pour satisfaire la demande et créer plus d’emplois sur l’ensemble du territoire français. Tout en garantissant, plus de revenus pour les éleveurs et de meilleures conditions de travail pour un métier plus attractif.

Alors, relevons nos manches pour soutenir les métiers qui nous animent !

Le bien-être animal du côté des marchés aux bestiaux

Zones de commerce indispensable à la filière bétail et viandes, les marchés aux bestiaux voient transiter chaque année environ deux millions d’animaux, pour l’essentiel des bovins et des ovins.
Ces lieux d’échange interprofessionnels vont permettre de déterminer les prix du bétail vivant sur le marché national. La rédaction de GRG Maison des viandes s’est intéressée au soin tout particulier accordé aux animaux lors de ces rassemblements qui peuvent être stressants pour les bêtes.

La première étape du traitement du confort des animaux qui partent aux marchés se déroule chez l’éleveur qui va anticiper les départs de certaines de ses bêtes en préparant un espace séparé pour éviter tout stress lors du chargement en camion.

Ensuite, lorsque le véhicule où sont transitées les bêtes arrive au marché, le transporteur va déployer une rampe anti-glisse et dotée de parois latérales afin de guider les animaux jusqu’au sol. L’environnement doit être totalement aseptisé, de sorte qu’il n’y ait aucun bruit, aucune lumière, aucun mouvements des personnes qui travaillent sur le marché. Encore une fois dans le but de ne pas agresser l’animal.

Une fois installés, il existe des méthodes propres à chaque catégorie animale, que les personnes responsables des marchés doivent respecter. Ainsi, les ovins qui ont l’habitude de la meute, doivent être laissées en groupe pour faciliter leur déplacement.
Pour les bovins, dont la manipulation peut être dangereuse au vu de leur corpulence, il faudra utiliser un bâton pour les approcher, les rassurer, les guider ou les arrêter.
Une attention toute particulière est également portée aux jeunes veaux, aussi vifs que maladroit.
Enfin, ces marchés sont aujourd’hui agréés par les services vétérinaires et une réglementation très précise encadre leur fonctionnement.

Vous l’aurez compris, aucun détail n’est négligé quand il s’agit d’assurer le bien-être des animaux sur les marchés.

Les animaux d’élevage et leur viande font-ils bon ménage avec l’environnement ?

Rappelons tout d’abord que les animaux sont des producteurs secondaires et consomment des végétaux issus de la photosynthèse. Il s’agit dans le même temps d’utilisateurs d’énergie solaire. C’est ce qui leur permettent de croître, se reproduire, produire de la viande
et du lait, etc. Ainsi, dans ce processus, il y a des « pertes » par respiration et matière non assimilée qui retournent dans les cycles naturels.
Par contre, en tant que producteurs secondaires et ruminants, les herbivores produisent des protéines et nutriments intéressants dans l’alimentation, en valorisant l’herbe de prairies et en restituant du carbone au sol. La présence d’un troupeau sur une ferme apporte de bonnes interactions avec les cultures : rotations diversifiées, présence de prairies et de haies, apport de matière organique…

Ensuite, rappelons que les ruminants émettent naturellement du méthane lié à la digestion des fourrages. Ce méthane lié à la
digestion de l’herbe est un gaz à effet de serre, mais il doit être mis en regard avec le stockage de carbone dans les prairies. Pour rappel, les herbivores sont les seuls à pouvoir valoriser l’herbe des surfaces non labourables et à maintenir des surfaces en prairies, reconnues
comme étant pourvoyeuses de nombreux services écosystémiques et patrimoniaux.

Enfin, n’oublions pas que les viandes françaises d’herbivores sont issues de systèmes herbagers et/ou en polyculture‐élevages, reconnus pour leurs bénéfices sur l’environnement. Ainsi, 65% de la viande rouge produite en France est issue d’élevages allaitants ; 80% d’herbe en moyenne est présente dans la ration bovin allaitant et l’on retrouve en moyenne chez les herbivores 90% d’autonomie alimentaire.

Plus de doute désormais sur le fait que les viandes dans notre beau pays s’accordent parfaitement avec l’environnement.